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SILENCES A TOUT ROMPRE

SILENCES A TOUT ROMPRE
ETATS D'HOMMES, ETATS D'AMES

Guy Prunier : Parole et chant
Marion Cordier : Chant et accordéon

 

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Invitation au voyage :

Que cherche-t-on quand on part en voyage ? Sait-on toujours ce que l’on veut faire découvrir à ceux que l’on invite ? … Il est imprévisible ce mariage entre ceux qu’on rencontre là-bas et ce que l’on est soi-même…

La lecture des nouvelles d’Yvo Andric m’a fait l’effet d’un voyage. Je ne savais pas encore ce que j’allais y trouver… voyage imprévu : on m’avait offert le livre. J’y ai jeté un coup d’œil et me suis laissé prendre, j’y suis revenu. De nouvelles en nouvelles, je me suis familiarisé à une écriture et je suis entré en sympathie avec une époque, un paysage et des personnages. Je savais qu’une grande part de réalité m’échappait. Ce monde me semblait éloigné du mien pourtant j’arrivais différent mais perméable… avec la volonté de ne pas me presser d’analyser et de comparer… Je voulais juste entrer dans le bain, me laisser gagner par le climat… me disant qu’il serait bien temps au retour de tirer des leçons ou peut-être même simplement d’en garder des images et des émotions, des pensées qui me nourriraient peut-être encore plus tard…

Que m’a-t-elle dit, la Bosnie des années 1900 ?
Que l’empire ottoman avait laissé la place à l’empire austro hongrois… Et que la vie avait l’air de suivre son cours… Avec quelques brigands, des paysannes, du soleil et des villages à flanc de montagnes, un commandant de gendarmerie et sa jeune épouse, des bannis, des bienheureux et des enfants intrigués… Des joies et des peines, des silences et des cris. Mais la force de l’écrivain est aussi d’ouvrir des chemins derrière les façades muettes, de livrer les pensées secrètes de ces silhouettes silencieuses. Et avec cet intime, faire de l’universel.

«Ces histoires ne dénoncent rien en particulier, elles donnent à voir : des femmes réduites au silence par force ou par indifférence, des enfants qui se taisent pour n’avoir pu trouver une oreille attentive, des hommes forcés de parler et d’autres qui parlent pour ne rien dire.... mais aussi… Des souffrants magnifiques et quelques beaux désespoirs, de la douleur et de la chaleur humaine.» Voilà pourquoi ces histoires et ces chants mêlés ne nous rendent pas tristes mais sensibles au sort de ces gens ordinaires, de ces voisins du siècle dernier : paysans, mendiants ou sages soufis, gendarmes ou haïdouks, émigrés …

Il y a longtemps, loin d’ici, comme dans des contes… toute ressemblance avec ici et aujourd’hui est fortuite, bien sûr…

Parole, silence et chant :

 J’ai toujours aimé le jeu du texte et de la musique, deux voies pour solliciter notre imagination, susciter des émotions, éveiller notre mémoire. J’ai toujours été intrigué par le silence dont la puissance effraye parfois. Tous trois font partie de l’écriture d’un récit, contribuent à la beauté du drame. Et nous avons besoin de cette élégance.
Puisque que vie et mort sont intimement liées, que le bonheur est volé au malheur, il nous reste le geste, la beauté du geste que l’on soit mystique ou matérialiste. Et quand un chant de souffrance, de consolation ou d’espoir, un beau chant sincère s’échappe du silence, échappe à l’indicible, nous le saluons. Il réveille en nous cette profonde solidarité avec l’humanité qui fait la grande fraternité des vivants et des morts.
Dans le spectacle, Marion chante en bosniaque.
Elle aurait pu chanter dans une autre langue lointaine… On comprend tout !

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LE MIROIR ET LE COQUELICOT